Ateez à la LDLC Arena : comment la K-pop a conquis la planète

Ateez à la LDLC Arena : comment la K-pop a conquis la planète
Ateez passe par la LDCL Arena en ce mois de janvier © DR

BTS et Ateez côté musique, Parasite au cinéma : la Corée du Sud n’en finit plus d’exporter ses artistes, ses œuvres, imposant sa culture tout autour de la planète.

En novembre dernier, Seunghan, membre du groupe de K-pop Riize, a dû quitter sa formation. Son tort ? Avoir été pris en photo en train de fumer au Japon et avoir été vu embrassant sa petite amie. Autant de comportements qui du temps du rock’n’roll américain auraient fait de lui une icône. Pas en Corée du Sud, où l’on a importé les recettes d’Hollywood et de la pop culture américaine, mais surtout pas les mœurs, qui restent extrêmement strictes.

Surtout dans la K-pop, où l’on se doit d’être exemplaire dans son comportement. Et le plus lisse possible. “L’image des chanteurs compte plus que tout” écrivent Vincenzo Cicchelli et Sylvie Octobre dans leur ouvrage de référence, K-pop - soft power et culture globale (Puf, 22 €).  

C’est l’une des caractéristiques de la vague K-pop, façonnée par l’État coréen dans un but affirmé et pleinement réussi de soft power — voire sweet power selon les deux auteurs suscités : il faut que rien ne dépasse. Si les modèles occidentaux (pop anglo-saxonne, cinéma hollywoodien) et japonais (premier pays non occidental à intégrer la pop culture globale) ont inspiré la Corée du Sud, elle s’est efforcé d’en gommer toutes les aspérités — pas de politique, de sexe, de rébellion, de subversion. 

On appelle cette vague — K-pop, K-dramas, K-films, jeux vidéo — la Hallyu et elle déferle sans discontinuer depuis le début des années 2000 sur la jeunesse occidentale, qui en est tellement friande qu’elle en adopte et les codes, et la nourriture ; la cuisine coréenne à son tour s’est imposée en France ces dernières années. C’est cette diversité des produits coréens pénétrant la pop culture internationale qui en fait un cas unique. 

La Hallyu est clairement la conséquence d’une visée étatique, le gouvernement coréen ayant établi comme stratégie dans les années 1990 d’exporter ses produits culturels afin d'accroître son influence, nourrissant l’industrie culturelle d’aides. Après la crise de 1997, la Corée du Sud a voulu changer son image et incarner la modernité. 

Ce seront d’abord des sitcoms (K-dramas) comme Winter Sonata, qui marchent alors surtout en Asie, puis au tournant des années 2010 le raz-de-marée musical de la K-pop, symbolisé par le Gangnam Style du chanteur Psy, dépassant en quelques semaines le milliard de vues sur YouTube. Un tournant datant de 2012. BTS est aujourd’hui le groupe le plus prisé de la Gen Z de par le monde — 100 millions de vues en 24h pour Dynamite, lors de sa sortie à l’été 2020 ! 

Tous les aspirants à une carrière dans la K-pop commencent très tôt et sont formés à la dure dans des “fabriques” à stars, apprenant à chanter, danser, jouer la comédie, communiquer. Aucun groupe ne se forme seul par affinités : tous sont façonnés par des grandes entreprises tentaculaires reprenant souvent le mot Entertainment pour être bien clairs dans leurs visées. Ainsi de KQ Entertainment, qui a construit Ateez. Trois dominent le marché : SM, JYP et YG. 

Pour en arriver là, beaucoup de travail et une discipline stricte sont nécessaires : les jeunes aspirant à une carrière sont d’abord choisis sur casting, ou via des émissions de télé-réalité, et passent parfois plusieurs années à se former avant d’intégrer l’un des groupes au concept bien réfléchi et à l’esthétique travaillée qui sera propulsé sur le marché par l’entreprise les ayant cornaqué. 

Autre facteur important : les fans. D’importantes communautés suivent chaque artiste et en décuplent la communication. La Corée du Sud a pris tôt le virage digital et sa population est l’une des plus connectées au monde. Les réseaux sociaux ont très vite été utilisés comme atouts marketing.

Un homme symbolise le passage de relais vers la Corée du Sud : précurseur, Teddy Riley, producteur américain qui était au début des années 1990 au top des charts américains avec un genre musical baptisé new jack swing — inspiré du hip-hop et du r&b —, ayant collaboré avec Michael Jackson, s’envola vers Séoul où il produisit quelques-uns de premiers succès du genre K-pop come Jay Pop, Rania ou plus tard Girls’ Generation : une sorte de transmission des savoirs entre le mainstream américain et la Hallyu coréenne.

Ateez
Quand ? Samedi 18 janvier à 20h
Où ? LDLC Arena ; 5 av. Simone Veil ; Décines
Combien ? 82,90 € ; réserver sa place


Ateez attise

À ses débuts, Ateez n’avait pas de nom. Encore stagiaires de leur maison de production (KQ Entertainment), on les appelait KQ Fellaz. C’est durant l’été 2018, au moment de la sortie du premier disque Treasure EP.1: All to Zero, que le groupe bénéficie enfin d’un nom et peut lancer officiellement sa carrière. Leur succès est fulgurant et les sorties s’enchaînent à un rythme régulier, certains des huit membres intégrant le K-drama Imitation, un autre présentant une émission de TV. Show millimétré, look coloré, influences r&b, rap et techno : tous les ingrédients du succès sont présents.

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