Comment est née l’idée de Toxxic ?
Jennifer Gold : Nous nous sommes rencontrés sur Daddy, une pièce [NdlR : de Marion Siéfert] où j'étais comédienne et danseuse et Antoine s’occupait de la création vidéo. Ce projet explorait la domination masculine, le métaverse et les jeux vidéo. Naturellement, on s'est immergé dans ces réflexions et l'idée de Toxxic est venue petit à petit, en croisant nos univers.
Antoine Briot : Je viens des arts numériques et sonores et j’ai toujours vu des parallèles entre l’espace virtuel des jeux vidéo et la scène théâtrale. On s’est demandé : que se passe-t-il lorsque ces mondes s’entrelacent ?
Jennifer n’est pas tout à fait seule en scène...
JG : On raconte l’histoire d’une jeune danseuse qui n’arrive pas à vivre de son art et se tourne vers le métaverse pour incarner des avatars sur commande. Son métier ? Réaliser les fantasmes des utilisateurs : qu’il s’agisse de danse sexy ou d’univers plus extravagants...
AB : On questionne les métaverses comme des espaces d’expression et d’aliénation, où chacun peut projeter ses désirs, réparer des manques ou se perdre. L’idée est de mettre en lumière la frontière floue entre le réel et le virtuel, notamment à travers le corps.
Quelles sont les spécificités technologiques au sein de Toxxic ?
AB : Nous recréons un espace virtuel dans lequel on va pouvoir interagir, on est une sorte de mini studio de jeu vidéo. Chaque représentation est interactive et en direct. Jennifer porte une combinaison de motion capture pour donner vie à son avatar projeté sur écran, mêlant ainsi la technologie au performatif.
JG : C’est fascinant de danser dans ces mondes et d’interagir avec des personnages et des spectateurs. Le numérique devient un prolongement du corps, mais soulève aussi des questions éthiques sur ce que cela signifie d’incarner les désirs d’autrui.
À quoi s’attendre pour la première ?
JG : Une immersion dans ces univers, où mon avatar jouera des scènes de sa vie de camgirl. Ce sera un mélange de chorégraphies, d’interactions et de réflexion, mais c’est une étape de création : ce que l’on montrera sera loin d’être l’objet final mais un avant-goût, un travail en cours.
Propos recueillis par Louise Grossen
Toxxic
Quand ? Jeudi 23 janvier à 19h
Où ? Les Subs ; 8 bis quai Saint-Vincent ; Lyon 1er
Combien ? Gratuit sur réservation