L’actu
Le bâteau rouge n’en finit plus d’affronter des vents contraires. Quand ce ne sont pas les voisins à l’ouïe trop fine, ce sont les politiques. Et lorsque les politiques — et le service de l’écologie urbaine — se tiennent tranquilles, c’est le bâteau lui-même qui crie à l’usure du temps. Suite à une visite de contrôle routinière il y a quelques semaines, le verdict est tombé : la coque du Sonic est trop endommagée par la corrosion et dans un an le bâteau devra quitter les eaux.
Branle-bas de combat du côté de l’équipe : hors-de-question de tout lâcher, mais les réparations étant trop onéreuses et immobilisant le bâteau de longs mois (donc sans exploitation), décision est prise d’acheter un nouveau bateau et de l’aménager en un Sonic 2.0. Mais ça coûte 300 000 €.
Le Centre National de la Musique vient de donner son accord pour une subvention “concernant l'étude préparatoire au projet de rénovation (architecte, acousticien, isolation thermique et phonique, classement ERP)”. Une fois l’étude réalisée, le Sonic pourra solliciter le second volet de la subvention concernant la reconstruction en elle-même, pouvant atteindre 60% du montant total.
En attendant, une cagnotte a été lancée afin d’aider ce lieu-phare du rock underground à passer cette nouvelle épreuve, via HelloAsso. 8478 € ont été recueillis pour l'instant.
Création
Fondé en 2006 par Stéphane Bony et Thierry Vignard — auparavant bibliothécaire et éducateur —, Le Sonic est devenu au fil des années l’incontournable rendez-vous des amateurs de rock underground et autres musiques peu représentées en ville, prenant d’une certaine manière la suite du Pezner de Villeurbanne qui a grandement inspiré le duo ; lequel programmait déjà des groupes au sein de son association Sonotone.
Depuis, ils ont été rejoints par Elisa pour la programmation des concerts et Jason pour les soirées queer, comme l’indique Rue89Lyon dans une très belle série consacrée aux lieux underground de Lyon.
Programmation
Aucun concert prévu en janvier : un autre problème soulevé par Stéphane Bony, qui regrette que les tourneurs ne proposent désormais leurs groupes “qu’en mai et en novembre” ou presque, laissant de nombreuses dates, en dehors de ces créneaux temporels, délaissées.
Reprise prévue le 1er février avec Famous, excellente nouvelle pousse londonienne évoluant entre post-punk et pop. Le lendemain 2 février, il ne faudra pas rater le nouveau passage des Legendary Pink Dots, groupe légendaire de la cold wave qui tourne depuis… 44 ans. Le 7 février se présenta Lolina, curieuse anglaise adepte d’un trip hop revisité.
Sébastien Broquet
Le Sonic
4 quai des Étroits ; Lyon 5e