Il n'y aura pas de 40e édition. L'association Lire à Bron, qui organisait la Fête du Livre de Bron, a décidé de mettre fin à ses activités lors de son assemblée générale, lundi 7 octobre au soir. La nouvelle a été confirmée ce mercredi via un communiqué.
Pour Yann Nicol, son historique directeur, joint au téléphone ce merdredi 9 octobre, c'est évidemment une "décision difficile après 39 ans d'histoire. Mais l'équipe était vraiment fatiguée, usée. Nous ne voulons pas pointer quelqu'un comme responsable : beaucoup de festivals et de structures culturelles connaissent les mêmes problèmes que nous. Le contexte financier, l'inflation galopante ont joué. Le lieu que l'on utilise pour la Fête [NdlR : l'hippodrome de Parilly] devenait compliqué à avoir, trop cher. La décision est venue de l'équipe : il était plus sage de la prendre que de voir les choses se dégrader. Les administrateurs et l'équipe ont décidé d'un commun accord cet arrêt, après plusieurs alertes."
Les activités parallèles au festival — Prix Summer, La route des libraires, Les rencontres lycéennes, Le média numérique — s'arrêtent également.
Le maire de Bron, Jérémie Bréaud, a réagi sur les réseaux sociaux : "L'association "Lire à Bron" a décidé de mettre fin avec effet immédiat à la très belle aventure de la Fête du Livre de Bron. Cette décision unilatérale — que nous accueillons avec regret mais que nous respectons —, marque la fin d'une histoire collective riche de 39 éditions, rendue possible grâce au soutien inconditionnel de la Ville de Bron mais surtout à l'engagement et à la passion de toutes celles et tous ceux qui y ont contribué. Nous aurions tant souhaité voir cette belle fête se prolonger et que ce savoir-faire unique se transmette à de nouveaux organisateurs."
Le festival avait été fondé par Véronique Forcet et Colette Gruas en 1987. Depuis de longues années, il était porté artistiquement par Yann Nicol, mais aussi la prix Goncourt 2022 Brigitte Giraud et Laetitia Voreppe, et avait accueilli à Bron la crème de la scène littéraire française comme de la littérature jeunesse. C'est un rendez-vous qui paraissait incontournable et insubmersible qui disparaît subitement de la vie culturelle métropolitaine, laissant derrière lui 40 000 orphelins, qui venaient lui rendre visite chaque année.