C’est l’une des salles incontournables de la cité pour toute la jeune scène rock et les DJs de musiques électroniques en ascension : le Groom, situé au bas des Pentes, rue Roger Violi, a été placé en redressement judiciaire ; plus précisément RBSH, l’entité chapeautant la salle comme les deux Slo Hostels de Saxe et des Pentes, l’a été pour une durée de six mois à l’issue de son passage au tribunal de commerce le mercredi 2 octobre.
Le secteur de l’hôtellerie comme celui de la culture sont durement touchés par l’inflation, et sont aujourd’hui confrontés au remboursements des PGE — prêts garantis par l’État — contractés durant la période du Covid. Plusieurs structures culturelles lyonnaises sont en tension financière depuis quelques mois, certaines étant de plus touchées par des baisses de subventions parfois conséquentes. Et pourraient se retrouver dans la même situation que le Groom prochainement.
Julien Routil, cofondateur et directeur du groupe RBSH, nous explique : “c’est une décision volontaire de notre part : nous souhaitions mettre sous protection la société, ce redressement judiciaire est de notre fait et ne concerne que le périmètre lyonnais, pas notre hôtel à Nice.”
Le groupe RBSH a été créé en 2014 et fête ses dix ans d’existence. Outre les deux hôtels lyonnais et le Groom, un troisième hôtel a été ouvert à Nice en mars 2024. Aucune autre ouverture n’était prévue. Julien Routil, confiant, nous précise : “nous allons nous recentrer sur le périmètre existant, présenter un plan de continuation solide. Le paradoxe est que nous avons un bon niveau commercial sur chacun de nos lieux, ça ne changera donc rien au quotidien pour nos clients : le Groom comme les deux Slo Hostels lyonnais sont rentables.”
Julien Routil confirme que le niveau d’endettement a fortement augmenté avec le PGE, malgré les bénéfices engrangés par les trois lieux. 2024 marquait aussi une échéance pour le remboursement d’investisseurs. Et si une nouvelle levée de fonds était prévue au printemps, celle-ci a pris du retard. La conjoncture entre ces différents événements a provoqué des tensions de trésorerie, poussant les deux cofondateurs à choisir la solution du redressement judiciaire, permettant de renégocier les dettes et si tout se passe bien de pérenniser l’aventure.
C’est tout ce que le monde artistique peut souhaiter au Groom, qui manquerait au paysage culturel local.
Sébastien Broquet
Le Groom
Où ? 6 rue Roger Violi ; 69001 Lyon