Lyon : une visite virtuelle du mystère des arêtes de poisson

Lyon : une visite virtuelle du mystère des arêtes de poisson
Photo d'illustration de la visite virtuelle des arêtes de Lyon

La Ville de Lyon a décidé de donner plus de pouvoir aux Lyonnais en 2022 en leur permettant d’agir et d’être acteurs de leur ville grâce au lancement du premier budget participatif. Après avoir reçu près de 1 500 propositions, 110 ont été retenues. Parmi elles, la création d’une visite virtuelle autour d’un des plus grands mystères de Lyon : les arêtes de poisson.

Ce projet, destiné à développer les connaissances sur ces sous-sols par le service archéologique et à rendre ce patrimoine lyonnais accessible au public, aura coûté 250 000 euros à la Ville de Lyon, sur une enveloppe globale de 12,5 millions. C’est l’équipe Mazedia, spécialisée dans le numérique culturel, qui est en charge de la réalisation du projet.

À l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, les 21 et 22 septembre, les Lyonnais peuvent découvrir gratuitement une expérience immersive, accessible à tous, via le site internet www.aretesdepoisson.lyon.fr. Ils pourront explorer les différentes galeries, actuelles mais aussi celles datant de la période antique, et enrichir leurs connaissances sur ce lieu grâce à de nombreuses photos, interviews et même une visite guidée. Il est conseillé de suivre d’abord la visite guidée avant de se lancer dans la visite libre.

Situées à une vingtaine de mètres sous terre, sous la colline de la Croix-Rousse, ces galeries s’étendent sur 2 km, avec une arête principale et 32 galeries latérales se terminant en cul-de-sac, ventilées par des puits souterrains. Surnommées "arêtes de poisson" en raison de leur forme, elles ont été progressivement redécouvertes entre les années 1960 et aujourd’hui. Ces vestiges seraient vieux de 2 000 ans, mais des recherches archéologiques sont toujours en cours pour comprendre la fonction de cet ouvrage antique unique au monde.

Malgré le manque d’informations, deux hypothèses principales persistent quant à leur utilité. Ces tunnels auraient pu être utilisés pour le stockage de métaux ou de denrées alimentaires, comme le blé. L’hypothèse d’une utilisation comme substruction, afin de renforcer et soutenir des structures, est également envisagée, mais seulement pour une partie de la galerie.

"Un des plus grand mystère de Lyon, il n'y a pas d'équivalent dans le monde entier" déclare Sylvain Godino, adjoint au maire de Lyon chargé du Patrimoine.

Aujourd’hui, ces souterrains sont interdits au public pour des raisons de sécurité, à cause des risques d’éboulements, mais aussi pour la protection du patrimoine, notamment les graffitis antiques. Malgré ces interdictions, de nombreuses personnes ont réussi à s’infiltrer dans ces passages pour pratiquer de l’urbex (exploration de lieux abandonnés) et y ont laissé des tags.

On remarquera l'absence de réalité virtuelle sur ce projet, bien que cette technologie soit largement utilisée en 2024. Un choix regrettable pour l'expérience et l'immersion des utilisateurs. 

Une exposition photographique retraçant les étapes de la découverte des tunnels est organisée à la bibliothèque municipale du 1er arrondissement de Lyon, du 10 septembre au 12 octobre inclus. Une deuxième édition du projet participatif débutera le 1er octobre prochain, avec la possibilité de déposer des dossiers et des idées jusqu’en décembre.

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