Halle Tony Garnier : l’humour et le rap en majesté, la techno en embuscade

Halle Tony Garnier : l’humour et le rap en majesté, la techno en embuscade
La nouvelle star : Zaho de Sagazan à l'Olympia en 2023 © Matthis Vandermeulen

La Halle Tony Garnier a dévoilé sa nouvelle programmation : arrivée du tatouage, gros retour de l’humour, invasion rap et quelques grands noms (parfois morts, eh oui) de la variété française et anglo-saxonne se partagent l’affiche de la salle emblématique de Lyon.

(programmation complète à la fin de l’article)

600 000 visiteurs en 2023 (dont 38 559 pour le Salon des Vignerons, meilleur score derrière Les Enfoirés) : ce n’était pas gagné, au vu du contexte post-Covid, de l’inflation  et de l’arrivée de la concurrence avec la LDLC Arena, mais la Halle Tony Garnier, lieu emblématique de la Ville de Lyon, a su maintenir son niveau d’exigence et se diversifier suffisamment pour que l’affluence reste (très) élevée. Thierry Pilat, son directeur depuis 2021, en a conscience : il va falloir continuer à cravacher « car la concurrence en périphérie de Lyon, on commence à bien la sentir désormais. » 

Si la LDLC Arena et Live Nation attirent de plus en plus de grands noms du côté de Décines, comme Justin Timberlake récemment, il ne faut pas se leurrer : certains ne seraient jamais venus à Lyon sans cet équipement. L’importance de la Halle est maintenue grâce à sa présence en centre-ville, sa force patrimoniale et ses liens renoués avec les acteurs locaux comme Mediatone, Totaal Rez ou un nouveau venu sur ce site, le festival de tatouage The Ink Factory (du 13 au 15 septembre). 

Thierry Pilat a su attirer pour cette nouvelle saison des noms qui inspirent l’envie. À commencer par celui de Cigarettes After Sex. L’improbable succès post-Covid de ce groupe, qui avait tout pour rester culte au sein de la scène indie, va pourtant permettre de renouveler avec les immenses jauges de la Halle, puisque 16 800 billets ont été vendus… Fondé en 2008 à El Paso, Cigarettes After Sex donne dans la pop neurasthénique, vaporeuse et éthérée - tel l’enfant caché de Mazzy Star et Angelo Badalamenti. C’est l’une des dates les plus importantes de la saison.

Zaho de Sagazan, l’amour fou

Il faudra aussi compter avec Zaho de Sagazan, l’artiste française de l’année, qui enchaîne les “unes” (Harper’s Bazaar), les tournées complètes et les apparitions ultra-médiatisées, comme lors de sa cover du Modern Love de David Bowie au Festival de Cannes. Sorte de Fréhel surfant vocalement sur Kraftwerk, la Bretonne irradie de sa fraîcheur bienvenue et de son talent absolument remarquable. Difficile de faire l’impasse sur cette date que l’on vous conseille de cocher de suite dans vos agendas.

Pour le reste, le rap se taille la part du lion dans la programmation, remplaçant progressivement les stars de la variété qui autrefois faisaient le bonheur de la Halle. La Fouine, Luidji ou Kaaris seront présents, comme David Hallyday qui va reprendre le répertoire de son père ou des hommages à Céline Dion et Jean-Jacques Goldman (sans eux). On note aussi la présence de Philippe Katerine. Laurent Pierson, producteur du concert avec Les Derniers Couchés, le relève : « ce sera sa première tournée des Zéniths en France, la dernière fois qu’on l’a fait venir, c’était au Transbordeur. » Ce à quoi Thierry Pilat, directeur de la salle, répond : « la première fois que je l’ai fait venir au Ninkasi, il y a bien longtemps, son équipe a fini la nuit au poste… »

Waly Dia, l’humour fou

L’humour est de plus en plus présent avec huit dates annoncées ; suite logique de l’émergence ces dernières années d’un nouveau public, autour du stand-up en particulier. « C’est le grand retour de l’humour ! » s’enthousiasme Thierry Pilat. On surligne deux dates qui nous font saliver : Waly Dia et le Jamel Comedy Club. Artus, le gros succès cinématographique de l’année, sera là aussi.

Enfin, la techno et plus largement la scène électronique reviennent tout doucement dans la programmation, puisqu’outre la Boiler Room dont nous vous parlions ici, Trym sera présent pour un all night long.

Vincent Monot, élu du 7e et nouveau président de la Halle Tony Garnier depuis l’éviction de Nathalie Perrin-Gilbert, évoque une « programmation riche, ambitieuse ! Pour la Ville de Lyon, la Halle c’est une salle de concert, mais aussi un patrimoine. » Ce qui tombe bien, puisqu’il sera possible de visiter les coulisses, d’emprunter le tunnel menant des loges à la scène ou encore de découvrir la salle depuis la passerelle sous plafond lors des prochaines Journées du Patrimoine. Tout ceci donne le vertige.

par Sébastien Broquet

La programmation complète :

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